Et elle s'appelle DISCORDE. [Georges] ANNULÉ.

Quelle heure était-il ? Le soleil ne s'était pas encore levé, trop flemmard pour s'afficher tôt dans le ciel. Ah, on dit que les humains sont des lève-tôt mais en réalité, c'est le soleil qui se lève tard. Ah. Logique, oui.
Il n'empêche que Kobra s'était levée tôt comme chaque jour, cela ne changeait rien à ses habitudes. Mais cette fois-ci, elle s'était retrouvée dans la salle d'entraînement, habillée comme il le fallait : chemise à jabot, un pantalon, des bottes. Elle s'était attachée les cheveux pour éviter d'être gênée. Qu'allait-elle faire ? Pour l'instant, pas grand chose, elle s'étirait, baîllait entre temps. Les dernières commandes qu'elle avait apporté l'avaient fatigué, de plus elle ne dormait pas assez. Ah, c'est dur la vie d'une jeune demoiselle-facteur. Si Georges ne prenait pas autant de commande d'un coup, la miss aurait eu un petit temps pour elle.
Cependant, ce n'était pas plus mal car Kobra adorait bouger. Mangeant une pomme qu'elle avait piquer dans la cuisine avant de venir ici, elle admira les armes en tout genre accrochées sur le mur de la salle. Il y en avait tellement, des plus rares au plus insolites. Elle aurait aimé manier beaucoup plus d'armes ... Pas que l'épée ou le sabre, même les armes à feu l'intéressait. Peut-être qu'elle devait demander à Georges de l'initier ? Enfin si il n'était pas trop occuper avec sa boutique, ses commandes et ses femmes. Haha. La demoiselle toucha un fusil, il était magnifique, bien entretenu ... Ça ne l'étonnait pas, Georges prenait soin de ses affaires.

Qu'il était rare que je passe une si bonne nuit. Que ça soit à cause d'une dame ou de l'alcool, parfois les deux, ou encore d'un autre tourment psychologique, les nuits de sommeil bien remplies se faisaient largement supplier, chez moi. Je me réveillai, il était pourtant tôt. Très tôt. Mais j'étais en pleine forme, car je m'étais endormi juste après le souper. Je me levai donc. Je tirai les rideaux ; le ciel commençait à s'éclaircir. Une belle journée s'annonçait. Je m'étirai en contemplant la vue que m'offrait cette fenêtre. Il était temps de me bouger. Je m'habillai rapidement. Quelques vêtements fins et souples ; un maillot blanc et large, ainsi qu'un pantalon rouge bordeaux. Par dessous, j'avais un manteau bleu-marine qui faisait ressortir mon regard azure assorti à ma longue chevelure blonde. Je mis par-dessus mon col retroussé mes cheveux détachés. Je me ceinturais vite fait, puis, je sortis de ma chambre. J'étais à l'étage ; j'empruntais rapidement les escaliers, en sortant mes gants, de la même couleur que mon manteau, des poches de celui-ci. Pendant que je les enfilais, je vis passer la demoiselle de maison, qui chopai une pomme avant de sortir du bâtiment principal de notre logement, en direction de notre cour. Je la suivis donc, non seulement curieux, mais aussi car il était en mon devoir de subvenir au besoin de ma maîtresse, en tout bon domestique que j'étais. Ainsi donc, je la suivais jusqu'à cette arrière-salle du fond de la cour, que j'avais réaménagé en tant que salle d'entraînement. La porte d'entrée était difficile à faire bouger, aussi, Kobra l'avait donc mal refermée, et m'avais permis de rentrer sans faire le moindre bruit. J'étais presque fier de moi en constatant l'air ébahi qu'elle exhibait face à ma collection d'armes. Mais cela me fit penser que je devrais peut-être fermer l'accès à cette salle si je tenais à éviter de me faire voler, bien qu'elle ne fusse pas une menace - un quelconque étranger pourrait nous faire la malle. La voilà qui contemplait un fusil. Mettant la main droite devant ma bouche, je me raclais la gorge afin d'attirer son attention, avant de prendre la parole.

- Hum hum. Cette pièce semble être à votre goût, Mademoiselle.

J'en profitai pour m'avancer dans la salle à petite allure. Le pas léger, comme toujours. Les bras croisés dans le dos, je m'arrêtai, me tenant droit, un sourire malicieux m'étirant les lèvres.

- Malheureusement, celle-ci n'est pas à vendre, haha. Dites-moi, puisque le hasard nous a rassemblé l'un et l'autre en ce lieu, ne devrions-nous pas en profiter pour effectuer un petit décrassage? Il y a bien longtemps que je n'ai pas vu votre jeu de jambes, et un peu de brettage pour se maintenir en forme ne nous fera pas de mal.

Un sursaut. Pas qu'un petit, un bond de chat même. Le raclement de gorge de Georges avait effrayé la jeune femme. Elle ne s'attendait pas à le voir ici, elle pensait qu'il irait directement s'occuper de la boutique ainsi que des nouveaux produits. Elle lâcha un long soupir, rassurée de voir son domestique plutôt qu'un inconnu, puis elle lui sourit gentiment.

« Toujours, tu tiens une grande collection ... Je me demande où tu vas trouver tout ça. »

Kobra cligna des yeux face à la proposition de Georges ... A croire qu'il était vraiment motivé dès le matin. Sur le coup, elle ne répondit rien, allant simplement dans son armoire personnelle qu'elle ouvrit grâce à une petit clef qu'elle gardait autour de son cou, elle regarda le contenu et sortit son arme, son épée que Kobra gardait toujours sur elle lorsqu'elle sortait faire un tour. Posant la pomme à moitié entamée sur une petite table, elle se dirigea vers Georges, le sourire aux lèvres et sans avoir dégainé son arme.

« J'accepte avec joie. Si je gagne ... J'aimerai une tarte au pomme pour ce soir. »

Ah. Kobra et la nourriture.

- Ne devriez-vous pas vous inquiéter des modalités en cas de défaite? Je sais. Si je gagne, non seulement je vous ferai cette tarte mais en plus, la pomme que vous venez d'entamer n'aura pas eu le temps de jaunir.

Le sourire malicieux que j'exhibais devenait presque mesquin. Je ne pouvais m'empêcher de taquiner dès que j'en avais l'occasion, et ce début de journée n'y fait pas exception. Je me passai une main dans les cheveux. La demoiselle de maison était allée chercher sa fidèle épée, quant à moi; je retirai mon manteau bleu que je pliai vite fait et posai sur la table, près de sa pomme. Il me fallait désormais une épée; j'en pris une au hasard parmi celles disposées le long d'un mur dédié aux lames. Un magnifique spécimen, une lame fine, droite, à double tranchant. Une coquille de métal recouverte par un fin cuir décoratif servait à protéger la main derrière la garde. Le pommeau était décoré par de fins fils d'or qui ornait le cuir du manche. Longue d'environ un mètre cinquante. Elle était quasiment parfaite. Je fendis l'air rapidement devant moi, comme pour me mettre d'aplomb, ou m'échauffer. Puis, je me tins droit, pointant la lame en direction de la demoiselle qui n'avait pas encore dégainé. Nous étions à deux mètres d'écart, ma lame, prolongée par mon bras, arrivait juste sous le menton de ma maîtresse. Soudainement, je fis un petit saut en arrière, tout en me tournant de profil. Le bras toujours tendu vers elle, je m'étais mis en position pou bretter, j'attendais que ma chère disciple en escrime fasse de même..

« Raaah ... Tu ne me prends jamais au sérieux ! »

Parce qu'il allait quand même lui faire sa tarte aux pommes et que sa pomme qu'elle venait de finir n'allait pas être jaunie d'ici là ... Vraiment, Georges pensait vraiment que la victoire allait lui revenir, mais Kobra avait des réserves, beaucoup de réserve. En attendant que Georges choisisse son arme, Kobra s'échauffait les muscles pour éviter le moindre faux mouvement ... Sinon la victoire pouvait s'envoler tout de suite.

« Tu es trop confiant. »

Alors que Georges était prêt, la demoiselle le salua avant de se mettre en position avant l'attaque, dégainant lentement son arme. Elle attendait un petit moment avant de donner le premier coup d'épée. Elle avait de l'agilité et de la rapidité, les deux seuls atouts sur lesquels elle pouvait se reposer. Cependant, la jeune femme se méfiait de son domestique et recula par moment pour reprendre un peu sa respiration. Kobra devait l'attaquer lorsqu'il devait baisser sa garde, cependant venant de Georges ... C'était assez compliqué, mais elle ne relâchait pas ses efforts. Non. Elle donna un petit coup vers sa droite, sa gauche ... Elle tentait le tout pour le tout car si elle avait réussi à le battre, c'est qu'il n'était pas impossible de le refaire une deuxième fois.

- Sauf votre respect mademoiselle, celui qui donne les conseils ici, c'est moi.. Haha.

C'est sur ces mots que nous entamions notre entraînement. Un petit coup d'estoc, que je déviai d'un geste circulaire de ma lame. Puis, elle recula. Elle tenta à droite, à gauche, sans essayer de me toucher, mais simplement de me prendre de vitesse, pour qu'enfin, je laisse une ouverture entre deux parades. Mais bien que je sois un homme, ma force ne réside pas de mes muscles mais de ma finesse, et de mon intelligence. Mon habilité, ma lucidité, couplés à ma longue expérience m'ouvrait la voie vers la victoire dans tous les cas, ou presque. Il serait de mauvaise foi que de dire qu'elle m'avait vaincu par chance, la dernière fois, cette petite était douée et je l'entraînais depuis plus de dix ans. Elle avait certainement l'un de niveau les plus élevés de tous les escrimeurs de l'île. Voire peut-être même de l'archipel. Mais voilà, je n'étais pas décidé à perdre aujourd'hui. Nous verrons donc lequel de nous deux laissera une ouverture en premier. Entre tous ces tintements qui résultaient de notre croisade, je fis quelques pas croisés latéralement, tout en faisant un geste circulaire du poignet. Nos épées étaient en contact, aussi, ceci força Kobra à suivre le mouvement. Je finis en levant ma lame, d'une pulsion particulièrement appuyée. Ma lame se trouvant en-dessous de la sienne, cela l'obligea à faire de même. Nous avions nos deux épées pointées vers le haut. Je rabaissai alors subitement la lame vers le bas ; la lame filait droit au niveau de la cuisse droite de la miss..

Kobra ne pouvait que suivre la danse que menait son maître d'arme. Il était difficile d'esquiver ses coups, il fallait bien les retenir et puis ... C'est un homme, il avait de la force, beaucoup trop de force alors même si sa lame se retrouvait en l'air, le bras de la jeune femme ne pouvait pas tenir plus longtemps que ça ... Le soleil venait de se lever ... Et Kobra aussi, alors la force de son corps n'était pas totalement présence, ce qui était fort dommage.
Merde. Au dernier moment, Georges s'apprêta à toucher la cuisse de Kobra, mais celle-ci eu le temps de retenir son coup en mettant sa lame dans la trajection de celle de Georges ... Cependant il était dur de tenir dans cette position.

« J-je ... Ne lâcherai pas ! »

Kobra plaça toute sa force dans ses bras, relevant avec une violence si ... Indescriptible la lame de son domestique, décidant au dernier moment de porter son coup de grâce au vu de la situation, Georges ne pensait peut-être pas que la jeune femme allait arrêter son coup et le renvoyer ... Cependant. Cependant ...
Alors que Kobra avait mis toutes ses forces pour toucher son partenaire ... Sa lame s'était enfoncée dans l'un des poteaux en bois déjà bien abîmé par le temps. Oui, elle avait réussi à rater sa cible alors qu'elle était près du but.

« ... »

Rien ne sortait de sa bouche, rien ne paraissait sur son visage. Elle lâcha le poignet de son épée, remarquant que celle-ci se tenait à 90° par rapport au poteau ... Eh, félicitation Kobra. La demoiselle lâcha un long soupir avant de reprendre son épée ... Du moins si elle arrivait à le retirer de son poteau en bois, chose qu'elle ne réussissait pas à faire. Kobra était vraiment fatiguée, elle s'était à peine levée qu'elle entamait déjà un combat contre son maître d'arme ... Il faut vraiment être fou pour faire ça. Peut-être qu'elle tenait ça de son père. Pas celui dont elle pense mais le vrai. Ce pirate dont sa mère est tombée amoureuse, Raguël. Mais Kobra ne le sait pas, elle ne sait rien du tout.

« D'accord, tu as gagné. »

» Présentation Georges Eastwood.
» Beach pliz ~ - Colombe - (Quiconque le veut pourra s'inclure après elle)

Et elle s'appelle DISCORDE. [Georges] ANNULÉ.

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