Voodoo vibe

RP Libre, 3 à 4 personnes maximum.

La tempête avait eu raison de leur navire marchand, et les larges récifs également. Entre leurs hurlements et ceux de l'orage au-dessus de leurs têtes, ils n'avaient rien pu faire et la carcasse de leur navire pulvérisé gisait désormais sur la plage de l'une des nombreuses îles perdues au milieu de la vaste mer des Caraïbes. À partir de ce moment, les jours passèrent, entre deux bouteilles jetées à la mer et un albatros envoyé au loin, un message accroché à sa patte. Mais leurs espoirs de voir des sauveurs venir leur porter secours s'amenuisaient progressivement à mesure qu'ils voyaient défiler lunes et soleils. Puis leurs appels à l'aide se firent plus nombreux, alors que la peur les envahissait. Jusqu'à ce que finalement, le jeune marchand et matelot Aaron Ashworth soit le seul encore là pour lancer ces bouteilles et faire s'envoler ces oiseaux. Sauvez-moi, par pitié.

J'ai perdu le Queen Anne's Revenge depuis plusieurs jours. En fait... c'est plutôt le Queen Anne's qui m'a perdu. J'ai réussi à retourner à Tortuga avec un navire de pêcheur mais après avoir attendu que l'équipage de Barbe Noire vienne y accoster, j'ai du me résigner à aller le chercher moi-même. Je me suis donc embarqué avec quelques frères sur leur embarcation de marchand. Ils font le transport de cannes à sucre pour les anglais et un peu de marché noir histoire d'arrondir leurs coffres. Cela me permet donc de passer la mer des Caraïbes presque au peigne fin. Dès que je vois des voiles noires, je m'excite mais vite déçu. C'est toujours un genre de mirage ou bien un autre équipage pirate. On nous a laissé tranquille depuis que je suis embarqué. Le capitaine a dit que je portais bonheur. Il ne perd rien pour attendre. Dès que je vois le Jolly Roger du Queen Anne's, je lui pique son coffre. Bref. Aujourd'hui c'était plutôt tranquille. On chiquait un peu de tabac, couchés sur le pont, quand tout d'un coup y'a une de ces chiasses blanche qui a éclaboussé mon pote en pleine poire. Je riais mais j'en ai reçu une aussi. On a tué l’albatros pour nous venger avec un coup de feu et lorsque la volaille est tombée sur le parquet, y'avait un truc attaché à sa patte. Le capitaine a lu le message vu que nous autres on sait pas lire. C'était un S.O.S. On a dû tourner à tribord et changer d'itinéraire. Ça m'a un peu énervé vu que moi je suis sur ce bout de bois parce qu'il croise des coins habituels du Queen Anne's. Mais qu'est-ce que je peux faire.

En tout cas, me voilà donc sur une barque avec un autre type. J'ai pas trop le moral. On arrive sur l'île. C'est désert. Naturellement. On a fait ça pour rien. On s'engueule genre dix minutes. Le temps que je vois la croupe caractéristique du Sloop Williams. Les succubes. Merde. Je regarde le tableau. Manquait plus que ces furies pour rendre cette journée encore plus exécrable. J'espère que la blondasse de l'autre jour ne sera pas de la partie.

[j’ai intégré Elyania au rp et je l’ai mpotté pour lui dire, si elle refuse ou répond pas j’éditerai :3]

Le Sloop William voguait depuis une longue semaine déjà et les filles et moi apprécions le calme dans lequel nous étions. Non sérieux, il s’était passé tellement de truc récemment que j’avais juste envie de rester sur ce putain de hamac à dormir toute la journée.
Bien sûr, il a fallut que quelque chose vienne troubler ma paisible tranquillité. Bon d’un côté, quand on est pirate il faut s’y attendre. Mais franchement ! Une seule semaine de vacance ? Nul.
Bref, c’qu’il s’est passé c’est que l’autre cassos nous a péché une bouteille vide. Si au moins elle était complètement vide… On s’est retrouvé avec une sorte de bout d’papier qui ressemblait vaguement à une carte mais avec des choses zécrites dessus. En tout cas ça a mit une sacré agitation sur le pont, la plupart des filles ne savaient pas lire et on a été obligée de demander à la vice-capitaine de nous traduire ces quelques mots. Un poltron c’était retrouvé perdu sur une île déserte (ce qui expliquait la carte) et nous demandait de l’aide. En temps normale je suppose qu’on l’aurait laissé se débrouillé mais il se trouve que l’île se trouvait vraiment à côté de notre emplacement actuel.
Du coup la vice-capitaine nous a dit d’envoyer deux matelots, l’île avait l’air franchement peinarde alors ça devait être un sauvetage rapide. On pourrait ptêtre même réclamer des sous au type qu’on sauverait.
Du coup on a décidé de tirer à la courte paille, et c’est moi qui aie eu la plus courte. Oui. Alors que j’ai tiré en première. Non mais vraiment, je blague pas. Pff.

C’est ainsi que je me retrouve à ramer sur un petit canot avec Elyania, une autre matelot que je ne connais pas bien. Elle a l’air cool hein, juste qu’on a jamais eu l’occasion d’échanger beaucoup d’mot, j’suis assez nouvelle dans l’équipage et puis elle l’air vachement sérieuse… Pour tout vous avouer elle m’intimide un peu. J’tente alors de faire une ptit blague histoire de détendre l’atmosphère :

« Tiens, tu sais qu’elle est la différence entre un homme et un perroquet ? »

J’ai pas l’temps de terminer ma blague qu’on arrive. Je descends alors, trébuche et m’écrase la face dans l’eau. Il a fallut que j’avale piteusement la tasse et commence à m’étouffer.
Non mais m’étouffer vraiment ! Genre à tousser comme une malade, pleurer et plus respirer ! Le pire c’est que vous savez qui j’vois lorsque je sors de la tête de l’eau ? Non non pas Elyania ! Mais l’autre relou : Emmanuel Dieucibon. Putain…
Et cette toux qui s’arrête pas ! Putain ! J’arrive pas à respirer ! Si c’est le black qui m’fait le truc pour que j’respire…. non pitié pas ça !

Mais... as tu ta place au paradis? Ou en enfer? Ou même au purgatoire Davy? Telle est la question que tu te pause alors que tu émerge de l'eau sur une foutue île déserte, un sabre... ou une épée ou... tu ne sais pas vraiment en fait... une arme incrustée de coquillages et ensanglantée dans tous les cas. Un pas malhabile, un deuxième... tu manques de te faire renverser par une vague. Tu tiens bon, t'as du mal à respirer, t'as un gout de fer et de sel dans la bouche, tu sens à peine ton bras gauche. Tu n'oses même pas te regarder, de toute façon tu sais déjà à quoi tu ressembles. Un bras actuellement inutilisable, en sang, le reste du corps écorché, saignant... A vrai dire tu ne sens même plus la douleur de tes plaies et du sel de la mer dessus, tu vois quelque peu trouble. Tu t’arrêtes un instant pour cracher une quantité d'eau surprenante... incroyable, ton corps pouvait-il vraiment en contenir autant?

Réfléchis, qu'est-ce qui s'est passé déjà? À oui, le Queen Anne's voguait dans le coin, suite à un abordage particulièrement violent mais réussit, tu avais donné l'ordre au navire de ne pas repartir immédiatement histoire que tout le monde reprenne son souffle. Avec trois des hommes en qui t'as une confiance absolue, vous avez décidez d'aller jeter un coup d'œil à un récif de corail en chaloupe, laissant le vaisseau à des hommes de confiance encore une fois. De toute façon tu ne crains rien tu le sais, toutes les histoires qu'on raconte sur toi font que tu sais que les hommes n'oseront pas t'abandonner. Donc vous étiez partit jeter un coup d'œil au récif et c'est là que ça a dégénéré. Remarquant un truc t'as décidé de plonger aller voir, sans doute rien mais autant jeter un coup d'œil... t'étais sous l'eau, la bête a surgi et t'as attaqué, un requin. L'animal t'as mordu au bras et t'as pas relâché, tu t'es débattu, t'as lutté comme Lucifer en personne lorsque Dieu l'a banni du paradis.

Comment tu t'en es sortit? Autant dire que c'est flou, entre inconscience, douleur, rage de tuer, fureur de vivre... t'as essayé d'attraper un truc, un morceau de bois, de corail n'importe quoi et, t'as pris ce truc couvert de coquillage, t'as frappé, frappé et la bête t'as abandonné. Et voilà que tu viens de finir sur une île paumée... mais tu es sur d'une chose, les hommes te chercheront, Barbe Noire t'abandonnera pas... et tu dois pas être loin pour être arrivé ici en vie. A moins que le diable tienne à ce que tu reste en vie, car avouons que Dieu n'aurait que faire d'un homme comme toi... après tout t'es pas comme le Christ à marcher sur l'eau... non, toi t'es plus du genre à marcher sous l'eau faut croire. En tout cas t'es en vie et, c'est un miracle... alors par tous les enfers, tant mieux!

Et tu remarque qu'il y a d'autre personnes sur ce caillou paumé. Filles du Sloop William et... et le matelot Dieucibon... alors comme ça il était encore en vie et pas à moitié mort dans un caniveau?
Tu tousses, craches, à moitié de l'eau encore... c'est fou ce que le corps humain peut contenir comme liquide non? Tu ne vois plus trouble en tout cas... bon signe... remercions le diable Satan de toujours être en vie. Et tu lève ton bras gauche comme pour dire bonjour. Pas de bandeau, on voit l’œil blanc, aveugle. Sur ton torse le tatouage de crane rappelant un tiki, t'as juste un pantalon et ton sabre coquillage dans la main droite.

-Le Hollandais vous salut.

[Paraît que j'ai la bénédiction de Fortune pour poster, alors je poste. Et si pas ben. Je supprimerai 8D]

Elle ne savait pas trop si c'était la poisse ou la fortune qui l'avait envoyée à la mission secours de ce pauvre type qui s'était paumé sur une île déserte. Dans le doute, elle opta pour la solution la plus simple : c'était comme ça, et c'était tout. Point barre. Elle jugerai le moment venu si elle avait eu de la chance ou de la malchance, selon les circonstances et ce qui se passerait sur la terre ferme. Elle n'était pas mécontente de quitter, même pour seulement quelques instants le confinement du Sloop William. Oh, elle appréciait relativement bien ses coéquipières, c'était juste que... Ouais. Vivre avec que des meufs, c'était parfois bien relou.

Donc présentement, elle ramait dans une barque avec Rosie, une jolie blonde qui ressemblait plus à une poupée qu'à une écumeuse des mers. Mais Ely savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Y avait qu'à voir la Captaine. Elle aussi avait une jolie gueule de poupée, et pourtant... Ben... On devient pas capitaine du Sloop William juste parce qu'on est bonnasse, hein !

Ramer en silence lui convenait. Des fois, Ely trouvait que parler, c'était surfait. Est-ce que c'est vraiment nécessaire de briser le silence, quand on a rien à dire ? Surtout qu'après coup, le silence devient gênant et inconfortable. Alors que si on le laisse s'installer et qu'on se concentre sur autre chose... Pouf, pas de problèmes. Mais visiblement, Rosie n'était pas de cet avis, puisqu'elle lança une blague pour faire causette. Une BLAGUE. Non mais elle avait une tête de meuf qui rit ou quoi ? Ah... Oui, peut-être bien. Tu parles d'une camarade. A peine Rosie a la gueule dans l'eau qu'Elyana éclate de rire, c'te connasse. Mais comme elle n'est pas tout à fait totalement une connasse à cent pour cent, elle s'approche, et aide la blondinette à se relever, tendant une main pour ce faire.

La pauvre n'a même pas eu la chance de se ramasser en toute discrétion. Y a deux gugusses sur la plage, qui ne l'ont pas forcément vue tomber, mais qui la verront probablement tousser et cracher ses poumons, en plus de la quasi-totalité de l'océan. Gentille, elle lui tapota le dos, pour faire passer la vilaine toux. Son autre main, elle, vint effleurer la garde de l'épée qu'elle portait à la ceinture. Trop d'mâles dans le coin. Et Elyana, les mâles... C'était pas sa tasse de rhum.

PNJ : Aaron Ashworth, 24 ans, matelot et marchand naufragé.

Personne ? Lui aussi aurait préféré, mais malheureusement lui et ses compagnons n'avaient pas eu de chance avec cette île. Et même s'il était peut-être responsable de leur venue ici, il plaignait un peu ces hommes et ces femmes qu'il venait d'attirer dans cet enfer. Mais s'il s'en sortait, lui, c'était tant mieux. Après avoir jeté un regard furtif derrière-lui, comme pour s'assurer qu'aucun ennemi invisible ne l'avait pris en chasse, Aaron se glissa, tremblant, hors des buissons derrière lesquels il s'était réfugié depuis la veille, manquant de céder sous son propre poids alors qu'il se traînait vers la plage où se trouvaient les nouveaux arrivants. Le jeune homme se laissa tomber à genoux près de la première personne qu'il parvint à atteindre, sans savoir à chercher de qui il s'agissait. Il prit finalement la parole, jetant régulièrement un regard paniqué en direction de la vaste jungle qui s'étendait derrière eux.

"Vous avez reçu mes messages ?! Je... Je ne sais pas qui vous êtes mais... Sauvez-moi ! Par pitié, sauvez-moi ! Mes amis... Ils sont tous... Ils ont tous été... Je... Pitié !"