Wake up | Nils

A l'arrière de la plage s'étendait une petite fôret. Les lieux n'étaient pas ratissés partout et il existait encore une partie de nature sauvage sur cette ile qui te plaisait. Tu passais un peu de temps dans cette partie de la ville. Tu savais le passage rare et l'air bon. Les oiseaux servaient de mélodie et ton cerveau décompressait de sa journée. Non, il n'était pas tard, il ne faisait pas nuit, c'était un milieu d'après midi et les branches te protégeaient du soleil ardent qui tapait régulièrement sur les caraïbes.

Ton sabre brassait l'air. Ainsi tu pratiquais ton sport à ta façon. Tu t'imaginais un ennemi et t'entraînais plus durement chaque jour pour être à la hauteur une fois sur un navire. Tu n'avais pas de robe. Tu portais un pantalon, des cuissardes et un corsage marron foncé qui comprimait tout ton abdomen mais de celui-ci dépassait ces hauts blancs qui couvraient la poitrine, les bras sans toucher aux épaules ce qui offrait un decolté non plongé mais bien présent. Après un long moment à te battre contre cet homme invisible, tu baissas les bras. Bien que ta silhouhette frêle donnait l'impression d'une personne sans défense, tes bras étaient habitués à être levés et s'étaient musclés.

Tu baissas donc l'arme, la rangea. Tu t'avanças vers vers le sable blanc doucement. C'était l'heure de faire une légère pause.Tu quittas l'endroit humide et frais en t'avançant l'eau transparente. L'eau n'était pas froide mais suffisament rafraichissante alors tu t'éclaboussas le visage avec avant de t'essuyer avec la manche de ce vêtement blanc. En tournant le regard pour effectuer ce mouvement, tu vis le corps étendu d'un homme sur la plage dont le ressac des vagues lui faisait une couverture. Tu t'avanças lentement en sa direction, légèrement méfiante. Ainsi donc un navire avait sombré ? Où s'était il échouée comme une baleine car il avait bu la tasse en voulant nager ?

Doucement tu t'agenouillas sur le sable mouillé et mis ton oreille à sa bouche pour savoir s'il y avait de l'air qui s'en échappait.Avec un peu de chance, la tasse n'avait pas été trop grande et il finirait par se réveiller. Mais tu n'avais pas beaucoup d'espoir. Ces gens là sombraient la plupart du temps.Tu cessas alors ta vérification et observa son minois d'homme bien plus vieux que toi. Au grand problème, les grands moyens. Ta main se leva avant de lui assener une violente claque sur sa joue déjà rouge par le coup de soleil qu'il avait dû attraper. Signe qu'il était en vie, non ? Tu reculas brusquement en le pointant avec ton arme. Valait mieux être prudente.

S
ouvenirs de bataille. La petite frégate pirate dans laquelle Nils était devenu pirate il y a déjà de longues années avait croisé la route d'un navire de guerre de la marine en plein milieu de la nuit, pendant que les pirates trinquaient à la victoire sur un petit navire de croisière. Il était hors de question de fuir, de toute façon leur navire allait beaucoup plus vite. Il était impossible de leur échapper alors l'attaque avait été lancé par les pirates, encore sous l’adrénaline de leur premier combat. Un premier assaut avait été lancer, Nils lui devait rester sur le navire afin de s'occuper de briser les crânes de Marine ayant eu la fourberie de venir.

Ce fût rapide, trop rapide même. Aucun marine n'avait fait l'erreur de venir sur la bateau pirate, au contraire les pirates ayant fait l'erreur de pénétrer l'autre navire de revinrent pas. Alors qu'un assaut, trop nombreux de marine allait arriver, le capitaine cria qu'il fallait mettre les voiles. Un marine était arrivé à sauter sur la frégate des pirates. Nils s'occupa du problème sans soucis. Il y avait assez de distance pour pas qu'ils les pénètrent. Maintenant il fallait éviter les canons. Ils ne se firent pas tarder, ça allait de nouveau trop vite pour une bande d'amateurs. Un premier boulet transperça le navire, ça avait suffit à tout secouer, faisant tomber la majorité des lumières restantes. Nils devaient donner un coup de main pour faire cracher à leurs tours les canons, mais c'était pas son truc à lui, il préférait la mêlée.

Très rapidement la frégate ressemblait à du gruyère, Nils savait que c'était peine perdu. Sa tête se vidait. Que faire ? Serait-ce la fin ? Le navire commençait à couler, puis un dernier tir acheva les pirate. Nils était assez éloigné de l'explosion pour ne pas en mourir, mais il se fit tout de même éjecter. Sa tête tournait et il était dorénavant à l'eau. Tant bien que mal il saisit un morceau de bois et étala le haut de son corps dessus. Il ne savait même pas d'où ça venait. L'eau était salé, il recracha ce qu'il avait avalé, puis commença à sentir qu'il perdait connaissance. Ainsi commença une descente en enfer, il se pensait sur le point de mourir, il sentait son corps se balancer dans tous les sens. Il serait même probable qu'il ait régurgité les restes du repas à la mer pendant ce laps de temps, un temps qu'il avait à vrai dire perdu.

Une nouvelle explosion le fît sortir du pays des rêves, lui qui se sentait prit dans les bras de morphée. Il releva le haut de son buste en sursaut, recrachant de nouveau des jets d'eau qu'il avait put absorber pendant ce voyage en pleine mer. Il sentit d'abord une douleur à la joue, suivit d'un mal de crâne immense, pire qu'un lendemain de soirée arrosé, ce qui l'attendait à la base. Le visage fébrile, il jeta un regard vers l'horizon, la plage, une forêt. Cet endroit lui était familier, mais il avait connu tellement de plage qu'il ne saurait dire sur quelle île il se trouvait. Son regard croisa celui d'une jeune femme le menaçant avec une épée, il ne pouvait dire si c'était une hallucination, alors il se laissa de nouveau tomber sur le dos, laissant échapper d'une voix faible.

« De l'eau.. »

Tu le regardas revenir d'entre les morts, crachant ce qui aurait dû faire de lui un noyer. Il semblait vraiment ne rien comprendre à sa situation et se rallongea aussitôt que sa pulsion se finit. Il ne représentait pas un danger et si par malheur il jouait la comédie, et bien tu ne pouvais t'en vouloir d'avoir voulu venir en aide à un pauvre rescapé. Tu rangeas ton arme sans pour autant ne plus te méfier de lui.

Il était bien mignon le vieux mais , après avoir fait la girouette sur place, il n'y avait rien à l'horizon. A part l'eau salé, il n'y avait pas d'eau. Tu préféras ne pas le traîner jusqu'à bon port car il n'en avait présentement pas la force, tu allais devoir courir jusqu'à bon port. Tu t'accroupis vers l'homme. Il était en vie, cela signifiait qu'il n'allait pas mourir mais sans eau son état allait empirer. A supposer.

«Je cours à la ville en chercher. Je reviens. »

Sans perdre de temps tu avanças d'un pas très pressé vers la forêt avant de te mettre à courir sérieusement. Tu allais directement vers la taverne, tu n'aurais pas de temps à perdre, tu n'avais qu'à te servir de l'eau. Une bouteille. Tu la rendrais. Tu empruntas les chemins les plus cours selon toi, tu coupas par la forêt, sautant entre les branches, coupant celles qui auraient pu te boucher le chemin de façon bruyante pour faire fuir les prédateurs. Une fois sortit, tu rangeas l'arme et continuas à courir, époumonée, vers l'endroit. Lorsque tu t'arrêtas pour chercher la bouteille d'eau dans la reserve, tu sentis tes jambes chauffer ardement mais pas de temps à perdre. Tu regardas la serveuse.

«Je la ramène. Y a une baleine échouée ! »

Façon de parler. Allait elle comprendre ta métaphore ? Tu en doutais mais ce n'était pas grave. Aller , c'était reparti. Tu fis le même chemin inverse en pestant tout au long du voyage. Morbleu ! Quelle manque de chance quand même. Tu arrivas comme une dératé vers l'échoué et te glissas derrière lui pour soulever sa tête et avancer la bouteille d'eau de verre ouverte vers ses lèvres.

«Aller bois. ~ »

Pas tellement besoin de forcer pour qu'il se décide à avaler. C'était ironique tout de même. Combien de temps avait il passé dans l'eau, avec de l'eau dans les poumons...Et la première chose qu'il réclamait une fois à terre était de l'eau. Comme l'homme était étrangement conçu quand même ~

Peut-être était il de la marine ? Peut-être aurais-tu mieux fais de le laisser mourir ? Peut-être aurais-tu mieux fais de le remettre à l'eau ?Il venait tout juste de rouvrir ses yeux après avoir fait la belle au bois dormant mais les questions qui résonnaient dans ta tête était trop violente.

«Tu es de la marine ? »

N
ils resta affalé sur le dos, le ciel comme seul horizon. Sa respiration était difficile, il lui resta sûrement un peu d'eau dans les poumons, de l'eau salé qui plus est, ce qui expliquait sa soif. Ses lèvres commençaient à se gercer, la sensation lui était désagréable. Il plaça difficilement sa main sur son torse et arracha l'un des boutons de sa chemise, laissant mieux exhiber son torse ainsi que sa chaîne en or, vestige de sa richesse.

« Je cours à la ville en chercher. Je reviens »

Une voix féminine. Alors il n'était pas fou, il l'avait bien vu pointé quelque chose en sa direction. Ce serait étonnant que ce soit vraiment une épée, son imagination devait tout de même lui jouer des tours. Il s'agissait sûrement ni plus ni moins que d'un bâton qu'elle avait prit au cas où il lui voudrait du mal.

Le pirate échoué sur la plage essaya de rester conscient, elle allait sûrement être rapide, ou alors non. Pour le moment son seul espoir reposait sur une inconnue, il n'aimait pas ça. Si jamais elle n'était pas là rapidement il se lèverait afin d'aller lui-même en ville. Si elle en a parlé c'est qu'elle devait pas être loin.

Qu'est-ce que le soleil était fort, un soleil digne d'une mi journée dans les caraïbes. L'attente était difficile, il avait beau être plus ou moins habitué, là il n'était pas en état. Plusieurs fort il sentit que son âme allait s'évaporer de son corps, perdre connaissance, et succomber face à cette pression. Elle fait quoi ? Le poids du temps se fait lourd pour le pirate. Il faudra qu'il se lève.

Il commençait à prendre appuie sur son coude lorsqu'il entendu quelqu'un arrivé en courant, s'arrêtant tel une furie. Il se sentit assister au moment de lever la tête.

« Aller bois. ~ »

À la vue de la bouteille sous son nez, le pirate ne se fit pas prié et arracha presque la bouteille des mains de sa bienfaitrice pour en boire à grosse goutte. Il se sentait revivre, sa gorge qui était aussi sec qu'un arbre en pleine savane commençait. L'eau se versait dans tout son corps plus rapidement que le rhum qu'il buvait généralement. Il en oubliait la présence de celle qui lui avait apporté la bouteille. Peut-être saurait-il se montrer poli en la remerciant, mais pour le moment ça n’effleurerait même pas son esprit.

« Tu es de la marine ? »

L'envie de cracher sa gorgée fût forte, mais il sentit qu'il ne pouvait se permettre de gâcher plus d'eau. La moitié de la bouteille avait déjà été vidée. Une fois l'eau avalée, son regard se dirigea vers cette femme. Un regard noir, perçant, le regard d'un pirate en colère. Il appuya son regard quelque seconde sur elle pour qu'elle ait le temps de sentir la pression qui en émanait.

« Ai-je l'air d'un marine ? »

Sa voix sèche, sévère et rude sonnait comme une menace. Qu'elle insulte. Heureusement qu'il était en mauvais état, la situation aurait put rapidement s'aggraver.

Alors Nils se leva, difficilement, en prenait de nouveau appuie avec son bras droit, le gauche servant à tenir la bouteille qu'il avait gardé. Une fois debout il faillit retomber aussitôt, sa tête tournait un peu, mais il restait solide. Son regard se dirigea sur sa bouteille. Un marine ? Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre. Énervé il lâcha la bouteille, laissant couler un quart de ce qui restait car le bouchon lui avait déjà échappé.

« Je n'ai pas de temps à perdre avec une gamine. »

D'un pas lent il se dirigea vers ce qui lui semblait être un chemin vers la ville, entre les bois humide du coin. Sa jambe gauche boitait légèrement, ce qui rendit la marche encore plus difficile. Il avait clairement l'intention de partir, lorsque tout d'un coup sa vision se noircit, les arbres alentours se consumaient dans l'obscurité. Le contrôle de son corps devenait rude, le pirate retomba une nouvelle fois, la tête la première dans le sable.

Tu l'observas et te relevas en même temps que lui. Après l'avoir regardé dans les moindre détails tu pouvais en déduire qu'il ne ressemblait à rien. Il n'avait l'air de rien. Excepté un naufragé ou un pouilleux des rues. Une chose était sûre, le mot merci n'était pas connu chez lui. Un sourire ou quelques mots représentant sa gratitude l'aurait tué. Tu aurais mieux fait de le remettre à l'eau lorsqu'il en était encore temps.

«Tu ne ressembles à rien. »

Sinon tu n'aurais pas posé la question. Quel idiot. Mais vu sa réaction il ne les portait visiblement pas dans son coeur. Rien que de le voir t'agaçait. Il avait gaspillé l'eau, te crachait à la tronche alors que tu l'avais aidé. Il avait besoin d'une correction non ? Tu le regardas partir. Une gamine, hein ? Qui était le plus gamin des deux, c'était à se demander.

Tu avanças alors dans la même direction que lui, tu n'aurais qu'à te défouler contre ton ennemi imaginaire pour évacuer la colère que cette abominable personne avait réussi à provoquer chez toi en l'espace de cinq minutes. Tu le vis tomber mais tu n'avais franchement pas l'intention de l'aider. Il pouvait aller bruler en enfer et que Calypso le punisse la prochaine fois qu'il osera voguer sur un navire.

Tu cessas le pas juste devant lui et t'accroupis en regardant sa carcasse. Qu'il meurt ici, tu n'en avais plus rien à faire et le futur réservait bien plus de sang sur tes mains que celui d'un ayant déjà le pied dans la tombe.

«C'est pas très intelligent de ta part d'envoyer paître une personne qui veut t'aider. Mais à ce qu'on dit de nos jours les gamins sont pas très sympathiques. »

Tu regardas aux alentours. Personne ne chome ici. Il y a toujours du boulot. Finalement il avait même eu la chance que tu sois dans les parages.

«Il semblerait que ton chemin s'arrête ici. Mais...Avec quelques excuses je pourrais peut-être changer d'avis...~ »

Tu fis demi tour vers la mer. Tu n'allais tout de même pas laisser ta bouteille d'eau ici ! Et après l'avoir dépasser , tu en profitas pour boire le fond d'eau qu'il restait après son immonde gaspillage. Ces vieux, ils se croient tout permis. Tu te doutais qu'il ne s'excuserait pas. Il avait trop mauvais caractère pour cela mais tu ne ferais rien sans cela .