Une lettre bien intéressante. C'est marrant, car ces temps-ci on me parle souvent de Molly. Coïncidence ? Quelque chose me dit qu'elle est en danger. Je connais tout de même ma sœur, et donc qu'elle a certainement intégrée la piraterie pour une raison sérieuse. Peut-être que depuis tout ce temps, elle a essayé maintes et maintes fois de me transmettre des messages, que je n'ai malheureusement – comme à mon habitude pu décrypter. Tant de questions. Tant d'hypothèses. Tant de réponses possibles. Considérons cela comme une mission personnelle. Cet idiot me tend certainement un piège, alors venir tout seul serait suicidaire. Je réfléchis et je décide de prendre quelques hommes avec moi. MacBride se trouve sur l'île de Tortuga pour rechercher sa mère, du moins si elle s'y trouve. Je dois donc me passer de ses services si utiles. Avant d'envisager toutes destinations, je me dois réfléchir à l'endroit où il se trouve.

Réfléchissons. Cet individu aussi répugnant soit-il a réussi à couler mon navire, soit, je le félicite d'avoir pu réaliser cette tâche. Cependant, mon équipage et moi-même avions également réussi à couler le bateau de ce dernier. Cela laisse supposer une chose, il ne doit pas être très loin de l'endroit où a été effectuée cette bataille. Contrairement aux marins, les pirates ne peuvent se procurer des bateaux quand ils le souhaitent. C'est financièrement et matériellement impossible. Et même s'ils disposent de beaucoup d'argent, ils n'ont pas pu atteindre une île « habitée » avec une barque. Ils n'ont pas non plus séjourné sur l'île où nous avions laissé les prisonniers, car ils n'y étaient pas quand nous sommes allé les rechercher. J'ai bien une île en tête. Je prend ma cinquantaine d'hommes habituelle, car nous avons une assez bonne cohésion d'équipe et c'est primordiale dans ce métier. Jim manque tout de même à l'appel. Bref, je donne les coordonnées de l'île présumé au navigateur et c'est parti.

Deux ou trois jours plus tard, nous arrivons enfin à destination. À première vue, l'île est inhabitée. Je déprime totalement – quand soudainement et incroyablement, une odeur de grillade interpellent mes papilles gustatives et celles de mes hommes. Je prend une trentaine d'hommes et en laisse une vingtaine qui s'assurera de la protection du navire. Nous marchons discrètement en direction de cette odeur, en laissant les plus expérimentés devant pour contourner les éventuels pièges laissés. Plus on approche et plus des voix se font entendre. En effet, c'est l'heure de manger et les hommes de Fernandez attendent que le repas soit prêt. D'ailleurs, j'essaie de le repérer. Je l'ai repéré. Il assit sur une chaise légèrement en retrait, lisant certainement une carte. Pendant que j'observe, j'ordonne à une dizaine d'hommes de faire une ronde dans notre périmètre d'observation et aux autres de se préparer à l'attaque.