Si cela se trouve, le simple fait que l’on me résiste suffit à ce que je m’émeuve et m’acharne. Dans le fond, ce serait assez logique et expliquerait plutôt bien mes réactions vis-à-vis de cette petite. Parce qu’elle est à mon goût, mignonne, rebelle et d’un tempérament qui me pousse à la poursuivre, je n’imagine pas la lâcher. Comment donc pourrais-je décider comme ça de lui rendre sa liberté et de ne la jamais revoir. Ce serait pure folie. Je ne peux ni ne veux. Aussi, qu’elle trouve tous les arguments qui lui plaisent pour tenter de me fuir, ça ne servira à rien. J’ai besoin de quelque chose de concret. Accepterait-elle de passer un pacte avec le diable ?
Pour le moment, je l’observe néanmoins, me laisse plus ou moins faire, tout comme elle. Sauf que mes yeux la dévorent en douceur, la suivant sans ciller jusqu’à ce qu’elle rejoigne ce lit où elle s’assied. Ce n’est évidemment pas pour me dissuader d’observer son corps que ses courbes prennent de telles formes, une telle allure, lorsqu’elle prend cette position. J’admire. Je la rejoins même, sans pour autant m’asseoir sur le lit. Au lieu de ça, j’arrive debout, la chemise sur l’épaule, penchant un peu la tête.
 

«Hmm… si tu as peur de perdre ton pucelage, je peux me contenter de te prendre tout en te laissant aussi vierge que tu l’étais en arrivant. »

 
À ces mots, je regarde son bas-ventre, reviens à ses yeux, à ses hanches, puis de nouveau à ses pupilles reptiliennes.
 

«Mais de quels trésors parles-tu ? Je n’ai besoin ni d’or, ni d’être intégré dans le monde des pirates pour m’y faire des amis. »

 
Au lieu de m’asseoir à ses côtés, j’en arrive à m’accroupir devant elle, à hauteur de son ventre. Cette fois, c’est moi qui lève les yeux. Je la scrute alors et pose les mains sur le lit, de chaque côté d’elle, toujours si proche mais jamais trop.
 

«Néanmoins, il m’intéresserait fortement de pouvoir garder un œil sur le Sloop William. Et je veux que tu sois mes yeux. Je veux que tu sois ma petite colombe qui vient me renseigner sur tout ce qui s’y fait, s’y projette et y est arrivé depuis ton arrivée. »

 
Ça me semble un deal convenable contre sa libération. Il y a bien sûr nombre de détails à voir mais j’ai l’art d’avoir toujours quelques atouts en poche…
 

Ce qu’il y a d’agaçant avec les pirates, c’est qu’ils agissent toujours de la même manière. Fourberie et coups en douce sont leur lot quotidien, pourrait-on croire. Ils sont incapables de faire preuve de la moindre étincelle d’imagination, ne sont pas originaux pour un sou, et prétendent être des moteurs de liberté. Mais quelle connerie…
Si je m’apprête à en faire les frais, c’est à cause de cette petite putain ô combien adorable que j’ai conduit moi-même à bord. Je ne regrette absolument rien de ce qu’il s’est passé. Quoique si, peut-être un peu de ne l’avoir pas plaqué contre le lit pour faire enfin couler un peu son sang. Plus que celui de son bras abîmé, en tout cas. Eh oui, son bras, parlons-en, tiens. Elle a retourné la situation en se revêtant et jouant la douce. Mais ça ne m’empêche pas d’essayer d’articuler, même sous sa menace. J’ai la main qui vient effleurer ses hanches à l’aveuglette, dans mon dos, elle approche du poignet de ce bras blessé pour presque le saisir. Je sens la lame sur ma gorge et c’est bien désagréable.
 

« Tu ne ferais tout de même pas une bêtise qui risquerait de gâcher ton avenir et celui de tous les tiens, si ?»

 
Je ne bouge pas, restant sagement dans cette position qui ne garantit pas ma mort. Seulement, je tiens maintenant son bras. Ça a beau être inconfortable, je ne lâche pas et mon pouce touche cette vilaine blessure qui est la sienne.
 

«Ecoute-moi bien, Jules. Nous avons quitté Santa Rosalia il y a maintenant trois jours que tu es restée endormie. Alors il va falloir rester une gentille fille en attendant, d’accord ? »

 
Je bluffe. Les pirates connaissent eux aussi le bluff, mais peut-on vraiment la considérer comme une joueuse ? Pour moi, elle est une gamine impulsive, impatiente, lunatique et… oui, d’accord, séduisante. Mais ça n’en fait pas autre chose qu’une cuisinière qui n’a aucune idée de ce qu’est la navigation. L’île est à moins d’une journée de bateau. Il me faut pourtant qu’elle se calme. Et qu’elle ne touche pas à mes bijoux de famille. Pourquoi n’écoute-t-elle jamais quand je lui parle ? Le destin du Sloop William pourrait bien résulter de notre conversation, alors pourquoi la fuir ? Au lieu de lui faire du mal, je caresse son bras du bout des doigts, attendant sa décision.
 

Je crois qu’elle est énervée. Elle est à bout. Bel et bien perdue. Ou plutôt « belle » et « très bien perdue ». Au milieu de l’océan, elle ne pourrait l’être mieux. Mais sa colère la rend belle. C’est un joli petit bout de femme. Une blonde que j’aurais allègrement gardée en ma possession pour l’éternité. Mais voilà, elle ne veut pas. Et n’étant pas esclavagiste, je ne vois pas bien ce que je peux faire. Trop faible pour ramer, trop indisciplinée pour servir en cuisine, elle serait un poids. Et quelle gêne ce serait pour moi d’avoir une gamine dans les pattes en permanence. Imaginez essuyer des coups de canons alors qu’elle n’a pour abri que ma cabine ? Ou bien se trouver dans l’obligation d’aborder des pirates, ne se montrerait-elle pas plus rebelle encore ?

«Okay… calme-toi donc. Tu as ma parole que nous irons à terre dès que possible. »

Dis-je en restant allongé, elle sur moi, mes mains sur ses hanches. Je devrais peut-être lui saisir les poignets pour éviter qu’elle ne gigote de trop, mais j’aurais peur de l’agacer plus encore et qu’elle ne se fasse mal dans l’action. Je préfère qu’elle s’en prenne à moi. Il n’y a que ce couteau qui me dérange. Ce fameux petit couteau.

«Pour le moment, tu devrais manger, tu ne crois pas ? J’ai fait monter quelque chose pour toi tout à l’heure. C’est sans doute froid mais… si tu me laisses te le donner… »

Je lui caresse la joue. Sa nervosité n’a certainement pas atténué sa beauté. J’ai l’impression qu’elle a envie de plaisir et ça me rend sensible. Quelle tristesse de faire du mal à une telle femme. Je n’aurais peut-être pas dû lui faire boire ce rhum. Si ça se trouve, elle ne tient pas l’alcool et c’est cela qui a causé sa perte. Je me montre doux et me redresse un peu. Je déglutis en songeant à la réaction qu’elle provoque dans mon bas-ventre. Comment ne pas en avoir, aussi, avec une si charmante pirate ?

«Me permettrais-tu de te dire que tu es belle ? Je veux te voir manger.»

Sa main douce ne m’empêche pas de m’asseoir, appuyé sur un bras et la fine lame sous la gorge. J’approche mon front, mes lèvres, sans la toucher.

«Tu es la première pirate plus fidèle à ses croyances qu’à tout ce que je peux lui offrir. Cela mérite toute ma clémence et mon admiration. Reviendras-tu me voir sans que j’ai à te kidnapper ? »

Je suis content d’être avec elle et ne m’en veux absolument pas de l’avoir capturé. Parce que c’était de sa faute, déjà d’une, mais aussi parce qu’elle est une jeune vierge qui me plait bien. Ma Valkyrie… ma petite guerrière farouche et fort nerveuse. Je souris rien qu’en l’observant, toujours un peu méfiant à cause de sa colère, mais appréciateur de son calme revenu et de sa proximité soudainement revenue. Je me laisse presque faire, non pas soumis mais acceptant. Elle est douce et j’aime ça. Je sais faire la différence entre les moments où il faut de la violence et ceux où la tendresse prime. Là, je partage avec elle et c’est tout ce qui compte.
Néanmoins, au bout d’un moment, elle se lève. Je fais de même, prends le temps de baisser les yeux sur mon froc et pince des lèvres en me questionnant. Hmm… que devrais-je faire ? Je vais peut-être commencer par nourrir cette petite blonde.

«Tu crois vraiment que je devrais me dessaper ? Je suis le capitaine, tout de même. Quelle image je donnerais si on me trouvait comme ça ?»

Il est admirable que la jeune femme ait su rester si peu vêtue, si longtemps, sans réellement se rebeller contre sa condition ou contre moi. Tout ce qu’elle a su me dire, c’est qu’elle voulait rentrer chez elle. Bon, également qu’elle a froid, faim et tout le tralala. Mais je note que son départ est la première chose qui trotte dans son esprit. Voilà qui est contradictoire et bien paradoxal, je constate qu’elle s’attarde auprès de ma personne en espérant de tout cœur pouvoir fuir. Drôle de gamine. Je ne sais pas ce qu’elle compte réellement faire. Jouer à la pirate ? Elle espère peut-être me manipuler à sa façon. Ah, la sacrée jeune fille que voilà…

«Tiens, tu m’en diras des nouvelles. »

Je me suis déporté vers une lampe à huile qui trône près de la table où elle est accoudée. De là, j’ai pu saisir ce truc qui ressemble vachement à une poêle et réchauffer le tout en le posant sur la flamme qui sert de réchaud. C’est un mélange, avec de la viande, du lard, des patates, des tomates… bref, ça ne doit pas être mauvais.

«Au pire, si tu n’aimes pas, tu auras le droit d’aller faire un tour aux cuisines. Attention, ça a plus de gueule sur ma frégate que sur ton petit sloop à deux balles.»

Je souris légèrement et lui verse bientôt la mixture dans une espèce d’assiette en terre cuite. C’est le matos de bord. Heureusement, le couteau, la fourchette et la cuiller sont en métal. Tout est posé près d’elle. Je vais m’asseoir dans le fauteuil juste à côté pour la regarder manger, mais avant ça il faut que je récupère un truc.

«Enfile ça. »

Un caleçon de la marine, plus pratique qu’esthétique. Je ne peux pas m’amuser à la laisser bouffer le cul à l’air.

«Tu n’as pas dormi trois jours mais un seul.»

Le moment des confessions. Je m’accoude et penche un peu la tête. Mon regard se perd sur son corps.

«Actuellement, nous suivons le William. Ou bien tu attends qu’on le rattrape et accoste dans le même port que lui, ou bien on fait demi-tour, mais il sera loin et tu seras seule.

Les dés sont jetés.

Au bout du compte, je ne vois pas pourquoi je retirerais toutes mes fringues. Parce que la jeune fille, maintenant, est bien plus vêtue qu’elle ne le sera jamais. Du moins, en ma présence, je trouve que c’est assez. À notre époque, une fille trop richement habillée, cela ressemble à du snobisme. Je n’ai pas envie de voir cette demoiselle comme une bourgeoise et la laisserait donc ainsi, au risque de choquer certaines âmes. D’ailleurs, qu’elle appelle ses fringues à la rescousse n’y changera rien. Elles doivent être à sécher, étendues au cordage, dehors. Ce n’est pas mon problème. Celui qui se pose concerne plutôt la manière qu’elle a de me congédier. Eh, nous ne sommes même pas encore à vue de terre !
Enfin bon, pour le moment, je l’observe manger et ne pipe mot. J’attends, je regarde comme elle sait bouffer proprement et réfléchis quelque peu à la suite. Qu’arrivera-t-il après ça ? Je risque d’avoir à lui écrire et… n’est-ce pas un peu cliché pour un capitaine de marine tel que moi que de perdre du temps ainsi ? À moins qu’elle n’ait des choses intéressantes à me dévoiler, je ne sais si…
Mes yeux se plissent, je les passe sur son corps comme s’il me fallait le passer en revue. Ils batifolent, s’extasient de ces formes qu’elle qualifie probablement comme participant à son incroyable attrait sexuel. C’est touchant de la voir ainsi, malgré l’incongruité de ses mots.

«Le truc, c’est que je ne vais pas te sauter. »

Je me lève et marche lentement. En fait, je vais derrière elle, la contournant en prenant mon temps, sans être menaçant ou quoi que ce soit du genre. J’effleure sa cuisse de mes doigts, remonte le long de son bras, jusqu’à son épaule et le passe dans sa nuque. J’en suis arrivé à humer ses cheveux.

«Mais je peux t’aider à pisser tout ton soûl. »

En mal d’aventure, mes mains glissent de son dos à ses épaules et empruntent le chemin inverse de tout à l’heure. Là, elles s’efforcent de pénétrer la chemise, en écartant le tissu pour partir en quête de ses seins. Je colle mon torse à son dos. Je respire lentement, mais plutôt fort.

«Et t’offrir de quoi te nettoyer. Même le faire pour toi, s’il le faut. »

Quitte à ne pas rester sur un échec et voir cette magnifique première lancée arrêtée en si bon chemin, je persévère et pose mes lèvres sur sa joue, en m’orientant vers sa nuque. Elle sent bon la rebelle, cette satanée pirate.

«Si j’en crois mon instinct de navigateur, je sais précisément où va accoster ton fameux Sloop et nous avons une journée de traversée encore. Tu n’es pas trop triste qu’ils soient partis sans toi lorsque la Marine s’est lancée à leur poursuite ? Je peux peut-être te faire accuser le coup gentiment pour que tu ne souffres pas trop de cette déception… »

J’aime ce genre de jeu. C’est un pur délice. Cette jeune fille farouche est finalement en assez bon accord avec moi. Au fond, il n’y a pas de haine ou de répugnance, elle pour moi et moi pour elle. Nous allons plutôt bien ensemble, sauf que nos ambitions divergent. Nos rêves sont différents. Je suis dans la Marine, je suis britannique, je suis un homme et je la veux, elle. De son côté, elle est une pirate qui veut retrouver son navire et mener la grande vie au cours de grandes aventures. Ne saurais-je les lui faire vivre ? Au moins, je lui ferai découvrir ce que je peux, la tendresse qu’arrive parfois à éprouver et faire ressentir un homme ; la violence et l’envie qu’il peine à retenir ; la passion dans les yeux, dans le sourire, dans les mots et le cœur. Elle n’ira pas loin sans moi et restera dans ma ligne de mire. C’est ce qu’elle a dit et c’est ce en quoi je crois. Si nous ne nous entretuons pas maintenant, je doute que ça arrive par la suite. Elle restera ma petite possession sauvage.

«En voilà un bel optimisme. Devrais-je être méchant et tenter de le noyer ? Ou bien me faut-il le rendre plus réjoui encore, plus intense… ? »

Je laisse mes mains glisser sur sa peau. C’est toujours agréable. J’aime ce contact. J’aime son odeur de fille qui se laisse aller. Elle se cambre et m’émoustille réellement. A-t-on idée de se conduire ainsi, dans ce que l’on a coutume de voir comme les formes de l’amour, sans avoir dans l’idée de s’y adonner ? Son idée serait-elle de me faire flancher ? À moins que ce ne soit l’inverse. Elle pourrait se laisser avoir, à sombrer dans cette petite hystérie. Voilà une chose qui me plairait bien. Pas que de baiser avec elle soit le but ultime de cette course, ces caresses et notre plaisir commun d’être ensemble sont un moyen suffisant. Mais rien que l’idée de la faire flancher…

« Et si je te faisais suer avant d’effacer de ton corps toute cette folie libre et sauvage qui camoufle la noble princesse ?»

Mes doigts ne sont baladeurs. Ils sont audacieux. Ils caressent son corps et ne l’abîment pas. Ils épousent ses hanches, son ventre, ses côtes, puis contournent celles-ci et passent donc son dos. Descendant encore, ils s’attaquent à ses reins collés contre moi. Mais la chemise me gêne. Fort heureusement, je peux sourire sans cesser de me faire doux. Parce qu’elle est suave, j’admire son sourire et penche ma tête, visant son menton de mes lèvres. Je ne peux faire mieux sans quitter mes appuis et lui faire perdre les siens. Donc, dans ce temps, je ne l’embrasse que là et sur le bord des joues. J’en profite pour appuyer mon bassin contre le sien, la cambrant plus encore. Et mes mains d’aller du côté de ses fesses, revenant sur ses cuisses, lentement. Toujours lentement mais sûrement. Sa peau est d’une chaleur qui me va très bien. J’espère que la mienne lui semblera bienveillante. Car j’approche du bord de ce con délicat, encore si fragile et inexpérimenté. Du bout de l’index, j’en dessine le contour et dessine ses lèvres. Il va falloir que je songe à ramener ce grand bac pour l’y plonger. Cela ferait du bien à son petit cul bouillant et me permettrait de changer de position. J’en prendrais une plus facile.

« Le destin en a-t-il après moi à ce point pour m’avoir fait tomber sur celle qui est certainement la seule vierge de tout la piraterie ? »

C’est qu’elle se laisserait facilement aller, la petite… Je vois bien qu’elle s’efforce de tenir, mais il me semble évident qu’elle ne se contente pas de subir platement mes attouchements. Elle aime ça, et j’aime qu’elle aime ça. Elle se frotte et je ne peux m’empêcher de coller plus mon bassin au sien, d’être saisi d’envies à la fois différentes et contradictoires en me plaçant idéalement. Je suis aux anges en malaxant ce corps de modeste déesse. Une Aphrodite humaine, à l’allure réaliste, au physique de rêve mais qui s’assouplit tout à fait sous mes doigts. Je sens cette chair délicieuse et y appose mes baisers pour goûter. Je m’enivre d’elle et poursuis jusqu’à ce qu’elle se cabre. Il est vrai que j’aurais pu me stopper avant. Pourtant, approcher sans cesse de ce lieu interdit, l’effleurer si goulûment tout en restant presque de marbre, voilà un défi qu’il me plait de relever. Mais bon, vient le moment de trouver ce bac. Il est là, dans cette espèce d’âtre d’où je le tire. Il faut que je m’éloigne d’elle. Faisons-le, même à contrecœur.

« Tout est là. »

Auprès de la seule fenêtre de cette pièce close existe un lourd récipient fait de bois ceint de fer. D’un diamètre de près de trois pieds, sur une hauteur qui m’arrive au genou, je peux y mettre bien des litres d’eau. Seulement, je ne les ai pas. De plus, il ne sert habituellement qu’à moi. Une éponge et une serviette posés sur le tabouret à côté, avec un petit seau d'eau, je fais mon affaire. Mais elle est une femme. Trouvera-t-elle ce vulgaire bac à sa convenance ? Nous verrons bien. Je ferme le rideau, après un coup d’œil par la fenêtre pour cette mer qui vague et ces hommes qui marinent.

« Et je suis là. »

Je me suis tourné vers elle, saisissant sa main gracieusement pour l’attirer dans ma direction. Je veux qu’elle se serre encore contre moi, sentir sa poitrine se coller à mon torse. Ou plutôt… un petit sourire sur mon air satisfait, je la tiens simplement. Or, le geste à suivre le sera moins. Je saisis les deux pans de cette chemise qui est mienne puis, brusquement, tire de chaque côté pour qu’ils cèdent. Le tissu se déchire. Le buste de la blonde se dévoile. Son ventre également. J’y passe la main dans la foulée, touchant le pli de son nombril au passage et atteignant ce sous-vêtement prêté. Là, je l’attire plus encore vers moi, de sorte qu’elle soit à demi violemment projetée sur mon torse. Cette brusquerie faite, mes doigts accrochés au caleçon, j’expire auprès de son visage. Je conduis sa main, si fine et fragile bien qu’elle m’ait frappé, directement sur mon bas. Mon regard ne cille ni ne quitte le sien. Je lape ses lèvres et insiste pour l’embrasser. Sans plus voir, mes yeux clos, j’ôte la ceinture qui relâche mon pantalon. Il choit. Alors il me faut plusieurs secondes pour reculer.

« Viens donc-là. Je m’occupe de toi. »

Murmurais-je. L’eau risque d'être froide, c'est vrai. Mais si je me colle à elle, avec un peu de chance, ce sera tiède. Qu'elle se réjouisse.

Quand je vois sa réaction, je ne peux éviter de me dire qu’elle n’est pas du genre à se laisser forcer. Et pourtant, en tant que chatte sauvage, elle répond parfaitement à mes attentes. Parfois fuyante, d’autres approchante, elle voudrait probablement être la seule à avoir le droit d’agir ainsi. Mais la dure loi de la vie l’interdit. Il serait trop facile de se laisser guider par cette petite à l’expérience dérisoire et se faire mener par le bout du nez. Parce qu’en termes de manipulation, j’imagine qu’elle n’est pas une novice. Quand il faut obtenir ce qu’elle veut, tous les moyens sont bons, apparemment. Et présentement, c’est une sorte de moquerie qui me pousserait presque à la violer sur place, histoire de lui calmer les nerfs et que sa révolte se tienne tranquille.
Enfin bon… qu’elle fasse ce qu’elle veut.

« Tu sais que tu es une petite garce ? »

Je la contemple, aimablement, et passe une main dans ses cheveux. En arrivant au bout de ses mèches blondes, j’en arrive aussi au terminus de ma proximité. Je m’écarte, lui laissant un peu de place et vais à l’armoire non loin de là. Il est temps de laisser cette jeunette un peu seule. Puisqu’elle préfère ne pas avoir à faire preuve de gratitude, je vais procéder de la même manière et rendre à César ce qui est à César. Qu’elle se balade librement sur le navire, après tout, si l’envie lui en dit. Qu’elle soit vêtue, propre et n’ait pas besoin de rester dans mes pattes. Autrement, elle risquerait d’être à cours de tendresse et de vider dès maintenant son quota de bien-être. Ce n’est pas bon, quand ce genre de chose arrive. Aucun de nous deux n’a besoin de ça. Surtout pas moi. En rendant mon otage en bon état, j’aurai probablement un meilleur contact avec le Sloop et son capitaine. N’oublions pas qu’elle est ma monnaie d’échange. Qu’elle ait un joli fessier ou des seins bien agréables ne signifie rien. Pas plus que sa chevelure, ses yeux, ses lèvres, son ventre, ses épaules nues qui me donneraient presque envie de fonder une famille, et tout le reste. Elle est une femme, point. Et si je traite bien cette moitié-là de la population, ce n’est pas pour autant qu’il me faut être à ses pieds. C’est vrai qu’elle est diablement belle. Mais justement, elle est le diable. Je ne me laisserai pas tenter à cause de quelques cils qui papillonnent.

« Tu mettras ça. C’est la tenue la plus appropriée à l’esclave. »

Juste une longue cape qui trainera probablement parterre sur elle. Mais en se lovant dedans, elle pourra et sécher, et se couvrir de la vue de quiconque. Même de la mienne. Si ce n’est pas fantastique… Je dépose donc l’habit au pied du lit et prend un morceau de verre brisé pour m’y regarder comme dans un miroir. Je vais avoir besoin de me raser et me changer moi aussi. Ce que j’entame de faire de mon côté, ce qui signifie simplement à deux pas d’elle. Sauf qu’elle n’a plus droit qu’à un bref coup d’œil en passant et que j’ai déjà l’intention de remettre chemise et pantalon. Un peu d’eau sur le visage et c’est reparti comme en 1588 !

Je me rase. La petite glace dans une main, une lame dans l’autre, je m’observe. Ce miroir de fortune ne me permet que de voir des parties de mon visage, des brides d’une face entretenue au mieux pour l’époque. Je fais ce que je peux pour ressembler à quelque chose. Avoir l’air d’un capitaine serait pas mal. Au moins pour celle qui partage ma cabine. Ce serait la moindre des choses. D’ailleurs, je tourne la tête vers elle alors qu’elle se lave. On dirait qu’elle frotte furieusement. Hu, j’esquisse un léger sourire. Cette situation est amusante, j’imagine. Mais il faut me concentrer.
Après quelques coups de lame sur ma face, soigneux et méticuleux, je sens un mouvement dans mon dos. Une forme s’approche et me colle. Je suis serré si délicatement, dans une emprise tellement douce et ferme, que je peine à faire le moindre mouvement. Je me restreins moi-même, partagé entre le plaisir d’être ainsi sanglé et câliné. J’ignore finalement beaucoup de choses de cette gamine. Comme son passé, par exemple. Les raisons qui l’ont conduite à la pirate sont plutôt obscures pour ma personne.

« Eh bien, que voudrais-tu que je fasse ? Tu as l’air tellement sûre que nous sommes des ennemis que je risquerais de déclencher une guerre en effleurant trop volontairement sa cuisse. »

Si je pouvais me retourner pour la regarder droit dans les yeux et exprimer ce qui me passe par la tête, je le ferais. Seulement, je n’ai ni envie de m’attacher de trop à elle pour les raisons ci-nommées, ni de me détacher présentement. Alors je baisse les bras, regarde le mur de bois face à moi et inspire fortement. Mouillée, elle coule sur moi et me rafraichit tout à fait. Je baisse la tête et expire.

« Avec mes affaires, je doute que tu passes pour un homme ou apprécie vraiment. Quel statut penses-tu que doivent avoir les pirates ou civils capturés par mes soins, naviguant sur ce bateau, sans chaînes ni liens pour les tenir ? Tu n’es ni esclave, ni ma concubine… peut-être ma captive mais c’est toi qui me mène… »

Je pose les deux objets sur le bureau, devant moi, et prends sa main sur mon torse de la mienne. Je la caresse du pouce. Là, mon cou pivote et je peux voir sa chevelure, son bras, son épaule.

« Pourquoi ne pas rester un inconnu pour toi ? Un requin qui t’a si méchamment barré la route, agressé, a souillé ton corps de ses doigts, ton âme de ses lèvres et que tu oses encore émouvoir de ta présence à même sa peau. Celui qui te propose maintenant de prendre ce que tu voudras pour te vêtir et d’aller faire un tour sur le pont avant qu’il ne te dévore sur le champ. Lui préfèrerais-tu le capitaine James Wood… ?»

Si je sens la pointe de ses seins dans mon dos et le pressement si bandant de cette chair contre la mienne, tout comme j’entrelace mes doigts aux siens et viens caresser son bras descendant vers mon sexe, je n’en dis rien. Elle n’a pas besoin que je fasse preuve de vulgarité. Sa chasteté et ses pures oreilles ne sauraient en souffrir. Laissons-la décider de la suite. Elle mérite bien ça. Ma frégate se fera un plaisir d’avoir, pour la première fois, une femme à ses commandes et à son bord.

Avec une jeune fille pareille, je me sens faible. Trop douce, trop tendre, trop fragile et naïve. Voilà ce qu’elle est. Elle me semble si inexpérimentée et innocente que lui faire le moindre mal m’apparaît être péché. Je ne veux pas de ça. Pas de violence, pas de coups, pas d’insultes, pas de… rien de ce que je pourrais faire habituellement quand mes nerfs s’échauffent un peu, en somme. Je reste tranquille, attentif et prêt à combler ses besoins. C’est aussi ça d’être capitaine d’un bateau. Je suis à la tête de cette frégate parce que j’ai l’étoffe pour commander. Je suis capable de prendre des décisions, mais surtout d’en prendre des bonnes. Alors, pour elle, j’imagine que ce sera la même chose. Quoi que je décide au final, ce ne pourra être qu’une bonne chose. Contentons-nous de cela et les résultats seront probants. Pas une seconde je n’en doute. Cette petite a de la chance d’être tombée sur moi.

« Tu aimerais voir ma frégate ?»

Demandais-je en me retournant enfin. Echappant à son emprise pleine de tendresse, je m’amuse de la voir ainsi , de nouveau comme une fillette, mais cette fois humide et à la portée de mes goûts vaseux. Il n’y a probablement que moi pour voir ce soudain engouement pour l’humour lubrique, Je ne lui souhaite pas de faire le parallèle. Elle n’en a pas besoin. Mon corps, son corps, ce ne sont là que des moyens de parvenir à nos fins et de nous apprécier mutuellement à peu plus qu’uniquement en paroles. Je suis heureux de sourire en prononçant ces mots, mais aussi de lui en offrir d’autres.

« Imagine donc que le simple fait de connaître ce navire pourrait te permettre de le vaincre, lui et tous ceux de son acabit. Tous ceux que la Marine compte dans ses rangs et qui gouvernent les mers.»

Je m’amuse de dire cela. Mais me revient une histoire que j’avais apprise étant jeune. Celle de la guerre entre Rome, la capitale naissante, et Carthage, la puissante cité de l’autre côté de la Méditerranée. Il s’avère que la première ne pouvait vaincre sa rivale sur mer, par son manque d’expérience, de puissance et de moyens pour lui faire face. Mais il suffit de capturer un de ces navires carthaginois pour apprendre à la cité italienne à l’imiter, la reproduire et s’en servir bientôt pour inverser le cours de la guerre. Eh bien, c’est un peu la même chose avec ces pirates. S’ils en venaient à saisir nos embarcations et à les étudier, ne deviendraient-ils pas plus dangereux encore ?

« D’ailleurs, pourquoi ta chère capitaine Rainworth ne t’utilise-t-elle pas pour séduire les officiers tels que moi et les mener ainsi à leur perte ? Tu ne serais pas une vipère, ni une peste, du coup, mais bel et bien une putain de sirène…»

Je joins à mes mots qui s’enveniment une caresse sur sa joue. Non, je ne pense pas qu’elle le soit. Mais l’idée me paraît si simple et réaliste qu’il est comme insensé de ne pas l’user. De tous temps, les hommes et femmes ont eu leur rôle à jouer. Et le sien n’est clairement pas au combat.
Malgré tout, je me penche pour baiser son épaule et le haut de son sein, sans descendre plus bas ni faire de remarque sur ses propres attouchements. Je lui souris. Je lui attrape un rouleau de bandage et l’ouvre d’un premier demi-mètre, le bout venant se poser avec mes doigts sur son mamelon.

« Me permettrais-tu, nymphe ou démon que tu es ?»

J’ai une épingle pour terminer quand tous les tours seront faits. Peut-être que cela conviendrait. Quitte à chercher un autre moyen de la masquer aux yeux du monde, autant prendre le juste milieu.

Suis-je agaçant ? Entreprenant ? Chiant ? J’en ai fait ma princesse captive, et maintenant elle peine. Elle est en ma possession, en mon emprise et victime des tourments que je lui impose. Au fond, je n’aurai pas gagné grand-chose en la gardant là, sinon l’agréable surprise de voir son corps et de la sentir se languir contre moi. Il ne s’agit même pas de me jouer d’elle, de l’agresser ou de la forcer à quoi que ce soit – du moins pas volontairement, je suis sur son dos sans vraiment m’en rendre compte, naturellement – mais de m’efforcer d’apprendre certaines choses sur son compte en n’en livrant de trop sur moi. Quelle tristesse c’eut été de la côtoyer sans but, au vu des limites qu’elle avait a déjà fixées, dès le début. Si je ne cherche rien, je pense que c’est là où j’arriverai. Si je la tente un peu, lui fait découvrir certaines choses, nous n’en partirons certainement pas perdants.
Lui prenant la main, lui faisant lever les bras, j’admire un temps son buste et ce ventre qu’elle présente. Mes yeux vont même, encore, constater la fine fleur située entre ses jambes. Mais n’ayant l’intention de m’égarer davantage, je remonte assez prestement à son regard. Mes mains s’agitent un peu, officient, pour tourner autour de son corps en menant la bande blanche. Je me rapproche, la colle presque de mon torse, mais garde un semblant d’espace pour me mouvoir. J’ai besoin de l’entourer et donc de bouger. Je passe le tissu léger sur sa poitrine qui disparait. Dans son dos, sur son buste, sur ses omoplates, sous ses élégantes mamelles, dans son dos… le jeu continue. J’effectue ainsi d’abord une demi-douzaine de tours, en silence. Puis, parce que son corps s’efface sous la bande, je serre et fixe ses yeux d’un vert ensorcelant.

«Tu aurais fait une magnifique poupée.»

En mes mains… C’est un plaisir de m’amuser avec elle, de savourer tout mouvement fait à son encontre. J’ai tout un tas de questions qui me viennent mais les réponses se lisent dans son regard. Si je sais qu’elle sera fidèle à sa parole, je crains de la perdre d’une manière qui me déplaise. Comment garder une jeune fille aussi pure avec un tel caractère ? Un jour, elle se fera avoir. Et moi, j’aurai été le pion qui veille sur elle sans avoir d’autre choix que subir ses faits et gestes. Ses actes me seront connus mais inaccessibles. J’en aurai connaissance. J’imagine qu’il me faudra m’en contenter. Quand elle deviendra autre qu’elle-même, une femme accomplie et indépendante – plus que maintenant – je n’aurai que mes regrets. Faites que ce jour n’arrive jamais.

«Voilà. Et maintenant…»

Un rideau. Je tire dessus, l’arrache de son attache et le déchire. La couleur pâle en fera un parfait accompagnement pour son bustier de fortune. Certes, elle doit être un peu écrasée dedans. Néanmoins, elle aura un pagne, et donc une tenue complète. Pieds nus, en vêtements de fortune, elle fera une conquête de premier choix. La captive de mes rêves. Avec deux broches, une pour son haut, une pour le bas, j’accroche le tissu pour qu’il tienne. Accroupi l’espace d’un instant, à hauteur de son bassin, je vérifie. Je peine à me retenir de soulever cette pseudo-jupe et cède malheureusement. C’est tout juste si je caresse sa cuisse et sa fesse au passage, avant de me relever. Bon, j’embrasse un peu ses basses et fines lèvres, effleurant son con des miennes.

«Te sens-tu suffisamment à l’aise ? Personne ne devrait trouver à y redire, si tu empêches le vent de se glisser trop fort…»

Debout, face à elle, je souris. C’est vrai qu’elle a un visage, un air, un tout, qui prête à être heureux. Je souris et aimerais qu’elle en fasse autant. Ma main caresse sa joue et je reprends ses doigts de fillette. La clé de la porte s’y glisse alors que je les replie doucement. Pour ma part, il ne me reste qu’à prendre ma chemise à l’épaule, prêt à sortir et la laisser respirer.

Jules Blossom… une bien étrange pirate qui me ferait presque fondre. Si elle n’avait pas ce fichu petit caractère, je crois que tout serait plus facile. Mais le jeu n’en serait que moins amusant, je le crains. Il me plait d’avoir affaire à elle ainsi, vraisemblablement. Je te suis, tu me fuis ; je te touche, tu es farouche. Tout s’embrouille bien vite, avec elle, alors que je ne cherche que le réconfort. Le mien, mais aussi le sien par la même occasion. C’est un peu comme si elle était seule, perdue au milieu de rien, de cet océan sans fin, sans repères ni espoirs. Sauf qu’elle a bien compris la situation. Il ne tient qu’à moi de faire selon mon bon vouloir. Elle ne risque rien et n’a qu’à attendre. C’est tellement simple…

«Tu récupèreras tout. Sauf peut-être ton tendre pucelage qui pourrait choir comme fruit mûr… »

Je finis mes mots assez bas, presque pour moi-même. En la voyant s’éloigner de quelques pas mais restant joyeusement à ma portée, je ne peux m’empêcher de penser tout haut. À moins que ce ne soit pour l’embêter. Pour la provoquer ou tenter de lui faire perdre ses moyens. Car, au bout du compte, je reste sur ma faim. Elle me tente, la blondinette, mais toutes ces promesses de victoire sont restées pour moi lettre morte. En capturant une cuisinière, je me fais cuisiner. Pauvre de moi. Enfin, j’avance à sa suite, fermant quelques boutons de ma chemise pour venir la rejoindre.

«Tiens-tu vraiment à tout découvrir de ce symbole de pouvoir et d’arrogance qui fait ma puissance ? »

Je parle évidemment de ma frégate et en arrive à me demander s’il est utile ou non de faire des sous-entendus avec elle. De toute façon, à moins de la violer, je ne retirerai rien de cet affrontement. J’aurai droit à des lettres de sa part. Quelle veine ! Il est pourtant important de ne pas mélanger le travail et les sentiments. Je risquerais de découvrir des choses sur le Sloop William mais de les louper en me focalisant sur elle. Mais bon, il n’est pas encore temps d’y songer. J’ai une visite à faire. Déjà, je l’accompagne auprès du rebord, m’appuyant des deux mains sur la rambarde de bois et me penche modérément au-dessus des flots. La mer est calme. Il n’y a pas de marines dans le coin, à part moi. Ils sont sûrement tous occupés à quelque chose. Nous voguons tranquillement. Je peux humer cet air marin avec plaisir.

«À ce rythme, nous serons à terre demain matin. Par quoi veux-tu commencer ? L’idée de te frotter à quelques-uns de mes hommes te tenterait-elle ? »

Un regard pour elle. Je prends le temps d’observer mon œuvre de haute-couture avant de replonger vers ses yeux. Tendant ma main vers elle, j’attends qu’elle la saisisse. J’ai envie de la garder près de moi. Je l’attirerais bien, si elle cédait. Mais la voir si espiègle dans sa façon d’être me dit qu’elle continuera à jouer au chat et à la souris. Alors mes pupilles se tournent vers le pont, vers la grande voile, puis la proue. À elle de décider. Je n’ai jamais été guide avant ça. Il ne faudrait pas lui rendre la visite déplaisante. Où qu’elle veuille aller, de toute façon. Qu’importe qu’il s’agisse de l’autre bout du monde ou du ciel, je l’y mènerai.