La frégate mouillait dans le port de Santa Rosalia depuis midi. Alors qu’il perdait son temps à consulter distraitement les moult affiches de recherche dont il disposait, James Wood s’en était souvenu d’une. Un informateur de la marine lui ayant parlé d’un certain homme, d’un ancien pirate s’étant discrètement reconverti dans le civil, il n’avait pu s’empêcher de faire voile vers la colonie espagnole. Parce qu’il connaissait le lieu, le personnage et avait les moyens de s’y rendre, c’avait été une partie de plaisir. Une vingtaine d’hommes d’équipage en sa compagnie, il avait débarqué. Cette fois, ce n’était pas pour boire. Ils avaient foncé droit au but. Sans courir, cependant, mais en se frayant un chemin dans la foule questionneuse. Midi dix, le capitaine fut sur les lieux de l’arrestation. Ils se saisirent de l’endroit bien calme : une maisonnée dans le quartier, semblable à toutes les autres. La porte n’avait tenu plus de quelques instants. Il n’y avait apparemment personne, sauf celui qu’il cherchait. Il était là, ils l’avaient trouvé, étendu sur un lit, le visage en sueur et le souffre rapide. Il souffrait. Malade ?


Aussitôt, comme mû par un branle-bas de combat, chaque marin s’était trouvé une position, sécurisant au choix une porte, un passage, une pièce, la cour… James tournait, scrutait les alentours, cherchait d’éventuelles gênent à son plan. Mais tout fonctionnait. D’un coup d’œil sur l’avis de recherche qu’il déplia, il hocha la tête, s’assurant que l’homme était le bon. Quelques années de plus, mais c’était bien George le Luron. Que faisait-il là ? Pourquoi se laisser mourir dans un lieu pareil ?
Alors qu’il se posait quelques questions et revenait vers le fiévreux, la porte d’entrée s’ouvrit. Une voix féminine jaillit, inattendue et claire dans cette maison. Les soldats étaient déjà autour d’elle.


Lâcha le capitaine, s’étant vivement retourné pour croiser le regard l’une d’elles.